Artiste important mais oublié, belle œuvre provenant d’une belle collection ( ancienne Corse). Louis Leydet, oublié de l’Histoire de l’art, est pourtant un artiste important, ami, admirateur et estimé de Cezanne. Pour situer la pensée de Cezanne à propos de l’œuvre de Louis Leydet, l’extrait de la lettre qu’il adressait à Charles Camoin le 28 février 1902 est significative: « J’ai reçu des nouvelles de Monet et la carte de Louis Leydet, fils du sénateur d’Aix. Ce dernier est peintre , il est actuellement à Paris et est dans les mêmes idées que vous et moi. Vous voyez qu’une ère d’art nouveau se prépare. » Louis Leydet est né à Aix le 7 février 1873. Son père, Victor Leydet, a été député puis sénateur. Mais Louis n’attendait rien de la bonne fortune politique de son père. Il partage son temps entre Aix, où il expose en 1902 au Salon des Amis des Arts, et Paris, ou il est d’abord bibliothécaire, puis Inspecteur de l’Enseignement des Beaux Arts, et où il continue à peindre. Il entre dans l’atelier de Bonnat, un portraitiste du « Paris mondain ». Il fait de son père de vigoureux portraits, l’un le montre assis à sa table de travail ; un autre, de grandes dimensions, est une toile traitée à la manière impressionniste, en touches juxtaposées, le représente sur un banc de sa maison d’Aix. Au début de la Première Guerre mondiale, L. Leydet, réformé, se fixe à Aix, avant de s’installer à Nice en 1918. Mais il a gardé sa propriété aixoise et vient retrouver dans sa ville natale ses amis B. Niolon et M. Provence. Avec le concours de ce dernier, il fait installer un médaillon de bronze représentant Cezanne, en applique sur une fontaine de la place des Bagniers. Ce médaillon exécuté par Renoir a été offert à la ville d’Aix par A. Vollard