Rarissime ouvrage en 2 tomes (489pp, 480pp) in-12 d'un des plus grandes controverses du XVIIe siècle entre protestants et jansénistes. Jean Claude, 1683 en provenance de l'ancien grand séminaire de Nancy. Seul exemplaire disponible au monde, le célèbre libraire de luxe Eric Grangeon ayant vendu celui en sa possession. Si le XVIe siècle donna lieu à une littérature d’opinion plus articulée autour de pamphlets volontiers violents et caricaturaux, le XVIIe fut le grand siècle de la controverse, genre littéraire autonome, de conviction certes, mais plus posé, à l’argumentaire solidement fondé, intellectuellement d’une grande rigueur et quasi systématiquement l’affaire de théologiens reconnus des deux camps. Ces derniers se réfutèrent mutuellement et donnèrent naissance à une abondante littérature spécifique qui connut un énorme succès d’édition. Au cours du siècle et jusqu’à la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, on compte plus de 7000 ouvrages de ce type. Ce sont le plus souvent des religieux catholiques qui prennent l’initiative, essentiellement les jésuites, mais aussi les capucins et les franciscains. Le plus prolixe fut le jésuite François Véron autorisé par son ordre à se consacrer entièrement à la controverse. Le grand Bossuet s’y exerça également avec le souffle qu’on lui connaît. Du côté protestant, répondent pasteurs et professeurs de théologie. Au premier rang, plusieurs pasteurs de Charenton : Pierre du Moulin qui unit l’érudition, l’habileté et l’humour, Jean Daillé et surtout Jean Claude qui s’illustre, lui, dans la controverse avec Port-Royal. En effet, à partir de 1669, après leur retour en grâce, les jansénistes de Port-Royal entrent dans l’arène. La lutte contre ceux de la Religion Prétendument Réformée, leur permet de témoigner de leur orthodoxie catholique. Arnauld et Nicole sont les principaux protagonistes. Ainsi c’est en réfutation de l’ouvrage de Pierre Nicole Prejugez légitimes contre les calvinistes paru deux ans plus tôt que le pasteur Jean Claude donne cette Défense de la réformation en 1673 autour d’une ligne d’arguments posant que les protestants ont eu le droit d’examiner l’état de la religion et de l’Eglise au XVIe siècle, d’effectuer une réformation indispensable, de se séparer ainsi de Rome et enfin de tenir des assemblées publiques et de développer l’exercice du ministère pour que la société chrétienne ne périsse pas. L’épître est adressée, par l’auteur, au marquis de Ruvigny, député général des protestants de France qui émigra en Angleterre après la révocation de l’édit de Nantes.