Théodore de Banville - Paris et le Nouveau Louvre. Ode - 1857

Edition originale assez rare, entièrement imprimée en caractères italiques. Le tirage serait limité à 400 exemplaires, le notre sur beau papier vergé;
Parfaitement établi, entièrement non rogné, avec couvertures conservées.
Reliure de bonne facture à la bradel en demi-maroquin aubergine, titre aux lettres dorées.
Excellente condition.
Provenance des bibliothèques de "Cerruti di Castiglione" avec ex-libris héraldique & H. M. Meric.

Cette ode à la gloire de Paris, du Paris que le Second Empire reconstruit à sa façon est dédiée au docteur Véron. Malice sans aucun doute, nouvelle malice du poète funambulesque ! Banville avait dans ses Odes ridiculisé le docteur Véron dans un poème intitulé V... le baigneur, où il peignait ce bourgeois dans son bain de siège. C'est la pièce la plus bouffonne et la plus agressive de toutes les satires que Banville ait écrites ; pour la comprendre il faut se rappeler un événement qui précéda de peu la sortie des Odes funambulesques. En 1856 la Société des Gens de Lettres avait organisé un concours de poésie, pour lequel "un généreux anonyme" avait donné 10 000 francs. L'anonyme était ce docteur Véron, personnage assez peu estimé dans le monde littéraire, mais qui brûlait d'envie d'être le Mécène du nouvel Auguste-Badinguet; il voulait encourager une littérature morale, bien pensante et faire naître, à force de largesse, une poésie napoleonienne. Tous les écrivains hostiles au régime étaient présents. Le 22 avril donc, jour de la distribution, Mérimée président, Sainte-Beuve rapporteur, et Véron le bailleur de fonds, furent hués de compagnie. Difficile par conséquent que la dédicace " à M. le dr Véron" soit innocente!

AUTEUR: Théodore de Banville
TITRE : Paris et le Nouveau Louvre. Ode.
Paris, Poulet-Malassis et de Broise, juin 1857 ; in-12, brad. demi-maroq.