Perfect 👌
Zobacz tłumaczeniePascal Quignard - La nuit sexuelle - 2007
Nr 88021347
«Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.
Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.
Une image manque dans l'âme.
On appelle cette image qui manque l'origine.
Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.
Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand
ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.
Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose: la nuit.
Il y a trois nuits.
Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.
Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons.
Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale.
Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent. Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement.»
Pascal Quignard
Provenance : bibliothèque Antoine D'Agata (tampon)
«Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.
Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.
Une image manque dans l'âme.
On appelle cette image qui manque l'origine.
Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.
Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand
ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.
Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose: la nuit.
Il y a trois nuits.
Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.
Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons.
Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale.
Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent. Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement.»
Pascal Quignard
Provenance : bibliothèque Antoine D'Agata (tampon)
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- 10
- 3
Tutto ok
Zobacz tłumaczenie*** Première classe ***
Zobacz tłumaczenieParfait
Zobacz tłumaczenieGood shipment thank you
Zobacz tłumaczenieTodo ok. Gracias
Zobacz tłumaczenieUnfortunatelly the product is not exactly as detailed in the auction selling page. One of the MOST captivating pictures that appear in the product profile is not in the real book. Pretty disappointing
Zobacz tłumaczenieTrès content de mon achat, merci.
Zobacz tłumaczenieServicio excelente y rápido
Zobacz tłumaczenieBien reçu ce matin, merci.
Zobacz tłumaczenieSnelle en correcte levering van het pakket. Voldoet volledig aan de beschrijving. Top !
Zobacz tłumaczenieVenditore cordiale, disponibile e affidabilissimo! Libri bellissimi e interessanti!! Ottimo contatto e ottimo imballaggio, spedizione veloce!! Grazie mille!! Cinque stelle!
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Zobacz tłumaczenietodo perfecto, en un estado excelente y perfectamente embalado . graciasss
Zobacz tłumaczenieTHKS.
Zobacz tłumaczenieVery good
Zobacz tłumaczenieGreat package = Thank you
Zobacz tłumaczenieVenditore consigliato.
Zobacz tłumaczeniePerfect. Thank you.
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Zobacz tłumaczenieTodo correcto. Gran vendedor, recomendable .
Zobacz tłumaczenieTop quality, top service. 🙏👏💪
Zobacz tłumaczenieBien reçu. Livres neufs. Emballage de sécurité. Merci
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