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Par Simone | 22 novembre 2018
Chez Catawiki, nous cherchons toujours à montrer dans nos ventes les articles les plus exceptionnels et inhabituels. À partir du 30 novembre, nous vous proposons une superbe salière ancienne de Limoges. Notre Expert en antiquités, Desi van Rhee, explique ce qui rend cette salière si exceptionnelle.
Cette petite salière extraordinaire est la preuve qu'il existe encore des trésors cachés. En effet, les propriétaires actuels l'ont découverte soigneusement emballée et rangée dans une boîte à chaussures, alors qu'ils nettoyaient la maison de leur oncle décédé Au début, ils n'avaient aucune idée du type d'objet qu'ils avaient entre les mains, mais après quelques recherches dans les archives de leur oncle, ils ont trouvé une facture émise par un antiquaire et le catalogue original. Les propriétaires ont alors compris qu'ils tenaient probablement quelque chose d'unique
La salière en émail de Limoges avec le profil d'une femme en robe classique - France - seconde moitié du XVIe siècle (Maître I.C. (atelier actif vers 1550-1615)) I.C. monogramme sur la face inférieure du pied ; partiellement doré et émail peint à la grisaille sur métal (probablement cuivre). Hauteur 13 cm.
Limoges
La salière est en émail de Limoges, ce qui signifie qu'elle est produite depuis la fin du XVIIIe siècle par des usines situées près de la ville de Limoges. Les émaux peints de Limoges étaient considérés comme des objets de luxe au XVIe et au début du XVIIe siècle et leur propriété était largement réservée aux classes nobles. Bien que conçu dans un but utilitaire, un article aussi précieux que celui-ci n'aurait pas été utilisé à table. Il aurait plutôt été exposé dans les expositions de cabinets de curiosités, aussi appelés Kunstkammer, en tant que symbole de la richesse et du raffinement de son propriétaire. Les armoiries de la famille Rouveyre du Dauphiné en France sont peintes sur cette salière et il s'agissait vraisemblablement d'un travail fait sur commande
Le dessous du pied porte le monogramme I.C., indiquant qu'il a été réalisé par l'atelier d'émaillage éponyme, à Limoges. L'identité de la marque de ce fabricant fait depuis longtemps l'objet d'un débat parmi les experts et l'attribution reste aujourd'hui encore incertaine. Traditionnellement associé au nom de Jean de Court, le monogramme est aujourd'hui considéré comme ayant été utilisé par un grand atelier en activité durant plusieurs décennies, du milieu du XVIe siècle au début du XVIIe siècle, et qui aurait été dirigé par plusieurs émailleurs successifs portant le nom de Jean de Court.
Avec sa forme distinctive et sa grisaille décorative (peinture monochrome e, dans les nuances de gris), cette salière est en effet un produit caractéristique de l'atelier du maître I.C.. D'autres exemples de ce type d'objets rares se trouvent dans des collections et tous partagent, de près ou de loin, les mêmes motifs décoratifs. La salière endommagée du Louvre (Inv. No. R263, Fig. 2) est très similaire à la nôtre : avec dans le réceptacle, un profil de femme en robe classique, sur le bol des personnages issus de la mythologie et, sur le pied, des angelots s'ébattant parmi divers animaux (fig. 1). Une autre salière en grisaille de forme similaire se trouve à Brunswick. Elle comporte également des angelots et des animaux, ainsi que dans son réceptacle, un profil d'homme en armure (Inv. No. Lim138).
Des œuvres signées I.C. existent dans plusieurs grandes collections d'émaux de Limoges, notamment au Musée du Louvre déjà mentionné, au Herzog-Anton-Ulrich Museum à Braunschweig, à la Wallace Collection à Londres et à la Frick Collection à New York. Il s'agit d'objets peints en grisaille, généralement datés de la seconde moitié du XVIe siècle, mais aussi d'objets polychromes dont on estime qu'ils sont encore plus anciens.
Provenance :
Collection Earl of Rosebery / Baron Mayer de Rothschild, Mentmore Towers, Buckinghamshire, Angleterre. Vendu chez Sotheby's Parke Bennet, Mentmore - Objets d'art & Argent - Volume II, 1977, lot 1147.
Acheté chez Van der Ven Antiquairs Den Bosch, 1977.
Collection privée aux Pays-Bas et de là par descendance jusqu'à l'actuel propriétaire.
Bibliographie :
Catalogue Sotheby's, Treasures, Londres, juillet 2015, lot 6.
S. Baratte, Les Émaux peints de Limoges, cat. Musée du Louvre, Paris, 2000, pp. 317-361.
I. Münsch, Maleremails des 16. Und 17. Jahrhunderts aus Limoges, cat. Herzog Anton Ulrich-Museum, Braunschweig, 2002, pp. 223-234
.V. & H.V. Rollands, Illustrations à l'Armorial Général, P. I CC 1.
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