Rédigé par Tom | 9 avril 2020
Le 15 avril 1912, le RMS Titanic heurta un iceberg alors qu’il naviguait vers New York, causant la mort de plus de 1 500 passagers. Dans les années qui suivirent, le drame du Titanic fut commémoré dans le monde entier. La Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS) et le film Titanic sont deux des conséquences les plus durables qui ont répondu à cet événement. Mais, les objets qui ont survécu au naufrage en sont aussi des témoignages. Ces artefacts, qui renferment les histoires d’hommes et de femmes à bord, sont depuis recherchés par de nombreux collectionneurs et amateurs d’histoire maritime. Avec l’aide de l’expert en brocante et antiquités, Nicholas Couts, nous avons cherché à comprendre ce qui pousse les collectionneurs à chercher ces objets marqués par l’histoire du Titanic et avons recensé certains des plus chers d’entre eux jamais vendus.
L’attrait de la collection
Le naufrage du Titanic a laissé une marque indélébile sur le grand public. Navire réputé insubmersible, son malheur a mené à un examen radical de ce que la navigation en toute sécurité devait signifier. En raison de la composition des passagers du navire, couvrant alors l’ensemble du spectre de la société, des très riches aux immigrants partis faire fortune aux États-Unis, les effets personnels et artefacts retrouvés à bord faisaient déjà l’objet de convoitise avant même de devenir historiques. Mais ce sont bien les émotions qui les accompagnent, affirme Couts, qui ajoute à la valeur de ces objets.
« Le RMS Titanic fait partie de notre héritage culturel commun et les objets qui lui ont survécu sont les derniers témoins de cette tragédie. Les pièces authentiques du Titanic sont incroyablement rares. L’histoire de sacrifices incroyables hante ces objets. Les collectionneurs paient d’énormes sommes pour se les approprier. »
Question déthique
Y a-t-il des considérations éthiques propres à la collection de ces objets ? Couts répond par la négative : « Éthiquement parlant, la vente de souvenirs du Titanic ne pose aucun problème lorsqu’elle est réalisée par les survivants du Titanic eux-mêmes et leurs descendants. Ces articles ont été mis en vente dans des maisons de vente aux enchères internationales de nombreuses années durant et ces articles n’ont jamais eu à être extraits de l’épave », explique-t-il. « Depuis la découverte de celle-ci en 1985 par Robert Ballad, la RMS Titanic Inc. a récupéré des milliers d’objets dans les débris. S’il existe désormais un traité protégeant le site, un problème éthique persiste quant à l’extraction d’objets à l’heure actuelle. »
L’attrait du Titanic demeure, évidemment, et les objets suivants sont la preuve que les gens sont plus que disposés à mettre le prix pour s’approprier une partie de l’histoire maritime.
La montre de poche du steward
La montre de poche appartenait à un steward en première classe nommé Edmund Stone. Il détenait les clés du chef de cabine. La montre s’est arrêtée à 2h16 du matin, probablement le moment exact où Edmund Stone a sombré dans les eaux glacées de l’Atlantique. Lorsqu’elle a été vendue en 2008, le garde-temps a établi un nouveau record pour les objets provenant du Titanic, avec un prix final de 130 000 euros. Mais ce record a depuis été largement dépassé.
Le seul vêtement intact
Peu de vêtements ont survécu à la catastrophe, mais le long manteau en fourrure de castor appartenant à l’hôtesse de première classe Mabel Bennett fait figure d’exception. Elle ne portait qu’une chemise de nuit lorsque le bateau a commencé à couler avant qu’on lui tende le manteau pour la protéger du froid, elle qui attendait dans une embarcation de sauvetage pour être sauvée. Le manteau a été vendu pour 210 000 euros aux enchères, soit le double du prix estimé. C’est le seul vêtement entièrement intact qui a survécu au Titanic et qui a été mis aux enchères à ce jour.
Le manteau de fourrure a gardé Mabel Bennett au chaud, elle qui a réussi à survivre à la tragédieLe plan du navire
Le plan du navire a été élaboré par la section de l’architecte naval de la White Star Line. C’est l’une des pièces les plus importantes héritées du Titanic car elle servi lors de l’enquête sur le naufrage par la suite. C’est grâce à ce plan que des témoins ont pu identifier les points sur le navire qui ont heurté l’iceberg, inscriptions que l’on peut encore voir dessus. Le dessin technique de 9,2 mètres de long a été vendu pour près de 308 000 euros aux enchères.
Le violon de Wallace Hartley
Dans le film Titanic, blockbuster de 1997, lorsque le navire commence à sombrer, le violoniste se met à jouer sur le pont et son ensemble se joint à lui. Sous ses airs de scènes mélodramatique à la Hollywood, elle a en réalité bien eu lieu. Wallace Hartley a commencé à jouer « Nearer My God to Thee » à un moment critique, après que le bâtiment ait heurté l’iceberg. Son violon a survécu (et pas le musicien), mais on ne peut plus en jouer. L’instrument a été vendu pour 1,5 million d’euros aux enchères.
Hartley a joué du violon pendant que le navire sombrait dans l’océan, il périra quelques instants plus tard
Les bracelets en diamant
Vous souvenez-vous du collier que Rose portait dans Titanic et que l’on retrouvera plus tard ? Dans les faits, un coffre à bijoux a réellement été découvert par l’équipe d’expédition ; pas si surprenant si l’on tient compte du grand nombre de personnes aisées ayant pris leurs quartiers à bord du navire. Une collection de bracelets en diamant a été mise aux enchères et vendue pour 1,7 million d’euros. Sans doute la pièce à la fois la plus surprenante et touchante : un bracelet en diamants gravé avec du nom « Amy ».
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