Bordenave (Jean de). Estat des cours ecclésiastiques. ou de l'Authorité et Iurisdiction des Grands Vicaires, & des Officiaux & Juges d'Église : ensemble de l'institution & puissance des chapitres. Où il est plainement traité, au stil & usage de nostre France, des qualitez qui sont communes aux grands vicaires & aux officiaux, & de la différence & distinction qu'il y a entre leurs charges ; pour tenir un chacun dans les bornes de sa compétence. Où pareillement il sera discouru au long, de la qualité des chanoines, & de l'antiquité & fondation très-utile de leurs corps, par tous les diocèses. Avec les décisions des principales & plus curieuses questions sur les matières ecclésiastiques meuës en ce temps dans nos tribunaux : le tout après avoir au préalable débatu & exaggeré les raisons de part & d'autre, pour l'entière satisfaction du Lecteur. Revue, corrigé & augmenté de nouveau par Jean de Bordenave.... Paris,Chez la Veuve Mathurin Dupuis, 1655 in-4, [14] ff. n. ch. (titre, dédicace à l'évêque de Lescar, préfaces, table des chapitres, privilège), [448] pp. , [8] ff. n. ch. de table des matières et d'errata, reliure veau marbré, dos à nerfs ornés (reliure de l'époque). L'auteur prend à bras le corps l'une des sources des haines et conflits cléricaux les plus courantes de l'Ancien Régime, à savoir la compétition juridictionnelle des grands vicaires et des chapitres, spécialement "sede vacante", mais pas uniquement ; de même, la question de la permanence des pouvoirs de l'official est amplement traitée.Jean de Bordenave d'Abère (vers 1588 - 1652), parent de Pierre de Marca, avait été élevé dans le calvinisme béarnais, mais il se convertit au catholicisme vers 1613, se fit tonsurer à Toulouse, où il poursuivait des études de droit, et obtint dès 1614 un office de chanoine et d'official pour l'Église de Lescar. Ordonné prêtre en 1618 seulement, il fut pourvu de la cure du Taron, devint juge métropolitain pour le Parlement de Navarre, puis grand vicaire d'Auch et de Condom. On voit par là qu'il exerça toutes les fonctions dont il disserte dans son ouvrage.Pas dans Dupin (qui cite l'autre ouvrage de l'auteur : L'Estat des églises cathédrales et collégiales, de 1643)