Michele Principato Trosso (né en 1974 en Allemagne) vit en Italie
Technique Huile et matériaux mixtes sur panneau de masonite
Oeuvre signée au dos ;
avec certificat d'authenticité
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(texte de la journaliste Cristina Palmieri) :
Dans ses œuvres, il est souvent difficile de comprendre si c'est le moment instinctif qui prévaut ou la nécessité de lui créer une barrière rationnelle, capable de contenir la superposition des gestes, des formes et des couleurs dans une composition où rien n'est laissé au hasard. C’est que, dans l’Informel, les deux moments sont inséparables, même s’ils sont évidemment distincts, comme deux extrémités d’une tension qui agit dialectiquement. Les constructions coloristiques, les relations tonales, les transparences exaltées par les subtiles superpositions chromatiques, la spatialité qui naît de la superposition des éléments picturaux sont reliées entre elles par des correspondances inaltérables, comme si l'artiste leur confiait un destin jamais modifiable. L’impulsion intérieure est toujours disciplinée par l’intention. Une intention qui devient cependant claire dans le processus de création. Dans Principato Trosso, sans aucun doute, le langage de l’âme semble dominer le langage du monde, dans une évocation de la réalité qui ne s’effiloche pas en solfèges chromatiques nébuleux, en structures formelles redondantes, mais prend forme dans des compositions où émerge toujours un signe poignant des choses, car l’expérience de la réalité peut se recomposer dans la sphère complexe et articulée où se rencontrent expérience, mémoire et méditation. L’élément subversif, l’émotion, entre certainement au cœur de l’image et la fait sauter les visuels habituels, faisant ressortir un langage non plus construit sur le rapport objectif avec la réalité, mais plutôt structuré dans la nécessité de donner voix avant tout à la liberté de raconter symboliquement la réalité, à travers la puissance d’un horizon narratif qui naît sur la toile, au moment même de la création. L’espace sur lequel travaille l’artiste n’est plus une toile de fond inerte ; la création est une superposition d'éléments qui créent des densités et des liquéfactions, des lumières et des ombres, des intersections encombrées de signes, de symboles, de rayures, de coups de pinceau, dans des noyaux chromatiques denses et vibrants, ou s'étalant dans de douces transparences, comme si l'on recherchait parfois des parcours tumultueux, d'autres fois des abandons plus doux et moins exaspérés. La peinture devient ainsi un processus en cours, plutôt qu’une représentation, car le tableau représente un horizon sémantique dans lequel se produit une osmose totale entre subjectivité et objectivité. Dans cette exposition – comme on peut le voir à travers les images de certaines œuvres publiées ici – Michele tente de raconter un présent aux implications douteuses, dramatiques, souvent angoissantes. Ces sensations se traduisent sur les toiles à travers un chromatisme vif, lumineux, où prédominent les rouges, les gris ou les noirs, sur lesquels s’insèrent – presque comme des lueurs d’espoir – des touches de lumière dans les bleus, les bleus clairs, les blancs ou les jaunes. Dans lequel la superposition complexe et magmatique de la matière, violée de signes et d'éraflures, semble véhiculer la question inquiète, grande ouverte, du sens de la vie. Un sentiment qui s’échappe, mais qui ne conduit jamais à abdiquer le désir de trouver des espaces lumineux de confiance.
Cristina Palmieri.