“La forme, si elle peut surprendre d’abord, file le redéploiement de cette route, entamée un jour et qui ne semble avoir de fin. Il faut imaginer ce livret, apparenté au leporello, se déployant dans un jeté d’images, présence soufflée, déroulé de situations, suspensions temporelles. Il ne s’agit pas d’une chronologie, même si les images se regroupent dans des plans séquentiels, ici New York 1989-1993 : c’est à chaque fois une ambiance, une atmosphère, un climat qui sont donnés dans un brassage d’images, un mélange confrontant qui crée des tensions, décharge une force et qui appelle à entrer dans l’énergie et le désir de vie qui en émanent.

Antoine d’Agata veut que ces dépliés d’images « prennent le mur », qu’ils ne restent pas rangés dans un rayonnage, qu’ils sortent d’une forme attendue et qu’ils s’exposent dans leur entièreté, accrochés là. Au mur, l’ensemble des livrets formera un bloc de trois mètres vingt-quatre sur deux mètres seize se constituant à mesure de la publication, chaque livret déplié venant se placer l’un en-dessous de l’autre. Mais on peut imaginer aussi mettre bout à bout ces dépliés, il y en a douze comprenant chacun vingt-quatre images, et le parcours de A s’affiche sur un peu plus de trente-huit mètres. Ce long défilé se calque sur la route qui est la sienne et scande l’existence du personnage dans ses réalités, ses mondes, ses états, il le donne à voir dans une continuité brute, authentique qui nous le rend tangible.

Mais qui est A ? Un « double hypothétique » entré à un moment dans la vie d’Antoine, un personnage virtuel d’une fiction performée et assumée qui lui permet d’aller là où il n’irait pas lui-même. Et qu’en est-il d’Antoine, attaché à la vie de A qu’il a construite, dit-il, comme un scénario qu’il s’applique à vivre dans la seule fin d’accumuler les preuves photographiques de son existence.

La fonction de A est d’agir, il lui force la main, il le pousse à aller plus loin qu’il ne le ferait seul. Existences couplées, où l’un pousse l’autre qui dicte, prescrit des protocoles d’action qui sont aussitôt déconstruits, « pervertis » (dixit Antoine d’Agata), où l’un vit dans un accomplissement de l’autre, où l’un ne peut exister sans la virtualité de l’autre.

Gémellité contrainte, nécessaire, qui se joue et se rejoue dans la suite, l’enchevêtrement, le désordre, l’accumulation d’expériences extrêmes, provoquées, vécues.

… New York 1989-1993. Situation 1. Premiers tracés d’une existence qui s’engage dans un exister et qui s’y tient, à tout prix parce qu’« il n’y a pas d’autre issue que la vie même », dit Antoine. Mise en images d’une position qui ne fera que se préciser au fil des douze livrets.

Alors suivre, faire route avec A et se dessiller les yeux.”

“La forme, si elle peut surprendre d’abord, file le redéploiement de cette route, entamée un jour et qui ne semble avoir de fin. Il faut imaginer ce livret, apparenté au leporello, se déployant dans un jeté d’images, présence soufflée, déroulé de situations, suspensions temporelles. Il ne s’agit pas d’une chronologie, même si les images se regroupent dans des plans séquentiels, ici New York 1989-1993 : c’est à chaque fois une ambiance, une atmosphère, un climat qui sont donnés dans un brassage d’images, un mélange confrontant qui crée des tensions, décharge une force et qui appelle à entrer dans l’énergie et le désir de vie qui en émanent.

Antoine d’Agata veut que ces dépliés d’images « prennent le mur », qu’ils ne restent pas rangés dans un rayonnage, qu’ils sortent d’une forme attendue et qu’ils s’exposent dans leur entièreté, accrochés là. Au mur, l’ensemble des livrets formera un bloc de trois mètres vingt-quatre sur deux mètres seize se constituant à mesure de la publication, chaque livret déplié venant se placer l’un en-dessous de l’autre. Mais on peut imaginer aussi mettre bout à bout ces dépliés, il y en a douze comprenant chacun vingt-quatre images, et le parcours de A s’affiche sur un peu plus de trente-huit mètres. Ce long défilé se calque sur la route qui est la sienne et scande l’existence du personnage dans ses réalités, ses mondes, ses états, il le donne à voir dans une continuité brute, authentique qui nous le rend tangible.

Mais qui est A ? Un « double hypothétique » entré à un moment dans la vie d’Antoine, un personnage virtuel d’une fiction performée et assumée qui lui permet d’aller là où il n’irait pas lui-même. Et qu’en est-il d’Antoine, attaché à la vie de A qu’il a construite, dit-il, comme un scénario qu’il s’applique à vivre dans la seule fin d’accumuler les preuves photographiques de son existence.

La fonction de A est d’agir, il lui force la main, il le pousse à aller plus loin qu’il ne le ferait seul. Existences couplées, où l’un pousse l’autre qui dicte, prescrit des protocoles d’action qui sont aussitôt déconstruits, « pervertis » (dixit Antoine d’Agata), où l’un vit dans un accomplissement de l’autre, où l’un ne peut exister sans la virtualité de l’autre.

Gémellité contrainte, nécessaire, qui se joue et se rejoue dans la suite, l’enchevêtrement, le désordre, l’accumulation d’expériences extrêmes, provoquées, vécues.

… New York 1989-1993. Situation 1. Premiers tracés d’une existence qui s’engage dans un exister et qui s’y tient, à tout prix parce qu’« il n’y a pas d’autre issue que la vie même », dit Antoine. Mise en images d’une position qui ne fera que se préciser au fil des douze livrets.

Alors suivre, faire route avec A et se dessiller les yeux.”

Kirjojen lukumäärä
1
Aihe
Valokuvaus
Kirjan nimi
A. New York, 1989-93
Kunto
Kuin uusi
Kirjailija/ Kuvittaja
Signed; Antoine d’Agata
Vanhimman kohteen julkaisuvuosi
2016
Leveys
13 cm
Editio
1. painos
Leveys
18 cm
Kieli
Ranska
Alkuperäinen kieli
Kyllä
Kustantamo
André Frère éditions
Sivumäärä
68

1 arvio (1 viimeiseltä 12 kuukaudelta)
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