«Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.
Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.
Une image manque dans l'âme.
On appelle cette image qui manque l'origine.
Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.
Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand
ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.
Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose: la nuit.
Il y a trois nuits.
Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.
Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons.
Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale.
Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent. Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement.»
Pascal Quignard

Provenance : bibliothèque Antoine D'Agata (tampon)

«Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l'indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.
Je n'étais pas là la nuit où j'ai été conçu.
Une image manque dans l'âme.
On appelle cette image qui manque l'origine.
Nous cherchons cette image inexistante derrière tout ce qu'on voit.
Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l'effroi que les hommes ressentent quand
ils songent à ce qu'ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.
Si derrière la fascination, il y a l'image qui manque, derrière l'image qui manque, il y a encore quelque chose: la nuit.
Il y a trois nuits.
Avant la naissance ce fut la nuit. C'est la nuit utérine.
Une fois nés, au terme de chaque jour, c'est la nuit terrestre. Nous tombons de sommeil au sein d'elle. Comme le trou de la fascination absorbe, l'obscurité astrale engloutit et nous rêvons en elle. Et si c'est par la nuit qui est en nous, interne, que nous nous parlons, c'est dans la nuit externe, quotidienne, qui semble à nos yeux venir du ciel, que nous nous touchons.
Enfin, après la mort, l'âme se décompose dans une troisième sorte de nuit. La nuit qui régnait à l'intérieur du corps se décompose à son tour dans un effacement que nous ne pouvons anticiper. Cette nuit n'a plus aucun sens pour s'aborder. C'est la nuit infernale.
Ainsi y a-t-il une nuit totalement sensorielle qui précède l'opposition astrale du jour et de la nuit. Nous procédons de cette poche d'ombre. L'humanité transporta cette poche d'ombre avec elle, où elle se reproduisit, où elle rêva, où elle peignit. Elle pénétra irrésistiblement dans les grottes obscures où elle tourna son visage vers des écrans blancs de calcite sur lesquels des images involontaires surgissaient et se mouvaient par la projection de la flamme d'un flambeau. Des millénaires passent. Elles continuent de défiler dans des salles étranges, édifiées dans le sous-sol des villes, où la ténèbre n'est plus divine mais produite artificiellement.»
Pascal Quignard

Provenance : bibliothèque Antoine D'Agata (tampon)

Number of Books
1
Subject
Art, Literature
Book Title
La nuit sexuelle
Condition
Good
Author/ Illustrator
Pascal Quignard
Publication year oldest item
2007
Edition
1st Edition
Language
French
Original language
Yes
Publisher
FLAMMARION
Binding/ Material
Hardback
Extras
Dust jacket
Number of pages
280

3233 reviews (842 in last 12 months)
  1. 829
  2. 10
  3. 3

Unfortunatelly the product is not exactly as detailed in the auction selling page. One of the MOST captivating pictures that appear in the product profile is not in the real book. Pretty disappointing

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user-6d56366

Très content de mon achat, merci.

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user-dbe7b9d

Snelle en correcte levering van het pakket. Voldoet volledig aan de beschrijving. Top !

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Marc-Van-Iseghem

Venditore cordiale, disponibile e affidabilissimo! Libri bellissimi e interessanti!! Ottimo contatto e ottimo imballaggio, spedizione veloce!! Grazie mille!! Cinque stelle!

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user-b27cc84f01b2

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user-b27cc84f01b2

todo perfecto, en un estado excelente y perfectamente embalado . graciasss

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user-b9f4bdd

Todo correcto. Gran vendedor, recomendable .

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user-7194f49

Top quality, top service. 🙏👏💪

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user-b672a425d160

Bien reçu. Livres neufs. Emballage de sécurité. Merci

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Serge-Luc

Snelle verzending, uitstekend verpakt, boek in uitstekende staat.

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user-02abeafc0d5e
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